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Philippe PIVERT Fondateur de l'AK78 Saint-Germain-En-Laye

Philippe PIVERT Fondateur de l'AK78 Saint-Germain-En-Laye

 

Philippe PIVERT un homme, un senseï

 

Né le 24 avril 1948 à Fort-de-France, Philippe PIVERT arrive en France à l’âge de 5 ans à Louvigné-du-désert en Bretagne. Jeune martiniquais, frêle de silhouette et teint des îles, Philippe PIVERT cherche un moyen d’auto-défense pour mieux s’intégrer et s’éviter les ennuis. Il entend parler à la radio d’un art martial venu du Japon : le Karaté.

 

C’est en 1957, à 8 ans, qu’il rejoint la capitale avec sa famille. A 11 ans, il s’achète son premier livre et commence par s’entraîner seul. Plus tard, il intègre un club près de chez lui où il pratiquera six années durant. Après quelques années d’interruption, il effectue son service militaire en 1968 au camp de Frileuse, à Beynes, dans les Yvelines. Il renoue avec le Karaté et passe à la vitesse supérieure en s’entraînant quotidiennement avec son premier vrai professeur, l’adjudant Guezinger.

 

 

Un beau palmarès

 

En 1970, Philippe PIVERT fait « la rencontre » qui donnera naissance à « son » Karaté: Nino SATORU senseï, précurseur du Karaté Shito-Ryu en France. « Il a vraiment fait toute ma formation au karaté, c’est vraiment lui qui m’a éveillé à cet art martial », raconte Philippe.

C’est avec lui qu’il apprend et réapprend tous les katas, toutes les techniques, en d’autres termes, l’essence même du karaté. C’est encore avec lui qu’il part au Japon pour la compétition. Philippe PIVERT enchaîne alors les rencontres sportives et gagne de nombreux titres :

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques années plus tard, il quitte l’équipe de France de Karaté pour poursuivre sa carrière professionnelle dans le milieu hospitalier. Reconnu par ses pairs, il est nommé responsable des grades de la ligue des Yvelines en 1994. En 2001, il en devient le directeur technique. Il accède durant son parcours de karatéka aux postes de responsable régional des grades, membre du comité directeur de la Fédération française de Karaté et Disciplines Associées (FFKDA), membre de la commission nationale des grades et dan et enfin, expert fédéral.

 

 

Un pédagogue

 

Compétiteur accompli, fin technicien, Philippe PIVERT est aussi professeur diplômé d’État (BEES 2). Son maître Nino SATORU lui remet les clés de son dojo aux Clayes-sous-Bois en 1980 et lui en confie la charge.

 

 

Excellent pédagogue, il partage et transmet sa passion du Karaté Shito-Ryu. À entendre Philippe, la pédagogie du karaté a bien changé : « Avant, l’enseignant se postait devant les élèves et faisait seul des mouvements qu’ils devaient répéter. Pas d’interventions, pas d’explications ». Transmettre semble être un devoir pour tout karatéka aguerri qui se respecte. Car transmettre c’est donner, mais aussi recevoir : « Lorsque je vois des élèves qui éprouvent des difficultés à réaliser un enchaînement, je décompose ce mouvement pour cibler la source du problème. Je fais alors un travail sur mon karaté. Lors d’un cours, je ne fais pas qu’enseigner, j’apprends beaucoup des élèves ».

 

En 2008, il rejoint le club des plus hauts gradés du Karaté français en accédant au grade de 8e Dan. Passionné par sa discipline, il s’est toujours investi pour le développement du Karaté français.

 

 

 
C’est en Août 2000 qu’il fonde l’Académie de Karaté-do Shito-Ryu France (AKSF) à Saint-Germain-En-Laye : AK78 Saint-Germain-En-Laye. Depuis plus de 20 ans, au gymnase d’ALGER, son Dojo est ouvert à toutes et tous, quel que soit le style ou l’école de karaté. Il prône un Karaté vif et fort techniquement. « un maximum de coup, dans un minimum de temps », répétait-il lors de ses Kions.

 

 

 

Le Kata

 

C’est la base du Karaté Philippe PIVERT. C’est pour lui l’essence du karaté, trop souvent négligée dans la pratique du karaté moderne, axé compétition. Il est pourtant essentiel et fondamental dans le développement du karatéka.

 

Pour Philippe PIVERT le kata est un tout : « La compétition c’est intéressant. On peut être champion en maîtrisant que sept, voire huit techniques. Pour moi le kata est un acquis. Un karatéka qui pratiquera beaucoup les katas ne sera pas forcément très performant en combat compétition à cause de la rigidité des règles. Pourtant je reste intimement convaincu qu’au combat pur il sera bien meilleur. D’où l’importance du bunkai (application du kata) ».

 

La répétition, les enchaînements simples ou complexes et la subtilité technique offre au pratiquant toutes les clefs nécessaires à son éveil. Un travail pour le corps et la tête, mais aussi un cheminement spirituel. Le karatéka d’aujourd’hui se bat d’abord contre lui-même et délivre un message de paix autour de lui.

 

 

 

Le style Shito-Ryu 

 

C’est d’abord par fidélité envers son maître, Nino SATORU, que Philippe appartient à l’école Shito-Ryu. Mais c’est aussi parce que ce style a une finesse technique qu’il n’a pas trouvé ailleurs.

En France le karaté est majoritairement Shotokan. De prime abord, le néophyte ne verra que peu de différences entre les deux styles. C’est en approfondissant la discipline que les nuances se révèlent. Le Shito-Ryu insiste plus sur l’absorption de la force, la déviation de l’axe. Le fondateur de cette branche, Kenwa MABUNI (1889-1952) a été l’élève des deux grands maîtres Anko ITOSU (Shuri-te) et Kanryo HIGAONNA (Naha-te).

 

Aujourd’hui le Shito-Ryu est particulièrement réputé pour sa richesse technique et la diversité de ses katas, comme en témoigne le nombre de victoires remportées par des karatékas Shito-Ryu en compétition kata. On en dénombre plus de 70. Cela étant, « il n’est pas nécessaire de tous les connaître », nous rassure Philippe.

 

 

Un homme tourné vers son prochain

 

Philippe PIVERT est un homme généreux, ouvert d’esprit et altruiste. Il construit sa carrière professionnelle dans le domaine médical à l’hôpital de Poissy : tout d’abord en tant qu’infirmier, moniteur à l’école des infirmières, cadre de santé en psychiatrie de 1975 jusqu’en 2007. Il a dédié une grande partie de sa vie à venir en aide aux autres pour leur bien-être et leur sécurité.

 

En parallèle Philippe PIVERT s’engage en politique et occupe sous différents Maires de Saint-Germain-En-Laye, le poste de chargé de la prévention, de la sécurité et de la vie associative et des sports, notamment avec son ami Emmanuel LAMY.

 

 

Un homme regretté

 

En Juin 2016, il est élevé par ses pairs Hauts Gradés et de la FFKDA au grade de 9e dan pour son combat de vie dans le karaté. Le 20 Août 2016, Philippe PIVERT s’éteint des suites d’une longue maladie. Il laisse derrière lui un immense héritage humain, martial et sportif. C’est la disparition d’un grand monsieur du Karaté.

 

Aujourd’hui, le club AK78 Saint-Germain-en-Laye poursuit son chemin grâce à l’héritage laissé par Philippe. D’anciens élèves ont repris le flambeau pour transmettre sa vision et sa philosophie du karaté.

 

Ainsi, ses élèves témoignent chaque jour de son karaté. L’enseignement et la pédagogie qu’il offrait à ses élèves étaient très appréciés. « Son approche et sa philosophie restent aujourd’hui celles que nous souhaitons pérenniser et enseigner dans son club AK78 », témoigne Fabrice BERQUEZ actuel président et élève de Senseï PIVERT depuis 15 ans.

 

Pour le Karaté enfants et le baby Karaté, cette même dynamique est reprise par Florence BERQUEZ. Formée par Philippe pendant plus de 10 ans, elle accompagne aujourd’hui nos jeunes Pandas dans leur apprentissage. Elle a également ouvert la section Body Karaté du club, comme une continuité dans l’ouverture que pratiquait Philippe.